Note : toutes les miniatures sont dotées d’un lien conduisant vers la page du site de l’APOD qui contient les textes anglais et les photographies originales. Les textes sont quelquefois une adaptation des textes de l’APOD et ne sont donc pas une traduction fidèle. J’ai souvent ajouté mes propres commentaires, ou encore fait un résumé rapide. J’ai aussi modifié la plupart des hyperliens vers des pages françaises. Les photos les plus récentes
apparaissent en haut de la page.
LES TROUS NOIRS D'ORIGINE STELLAIRE
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Quelle est la longueur maximale des jets produits par
un trou noir? Un nouveau record a été établi récemment avec la découverte
d'une paire de jets de 23 millions d'années-lumière de long provenant d'un
trou noir actif il y a des milliards d'années. Surnommés
Porphyrion, en référence à un géant
de la mythologie grecque, ces impressionnants jets ont été créés par un type
de trou noir qui ne crée généralement pas de longs jets, mais qui émet
habituellement un rayonnement à partir du gaz qu’il capture.
L’animation présentée montre ce que l’on verrait si on tournait
autour de ce puissant trou noir. Le
jet de Porphyrion est formé de
particules énergétiques et rapides. Les zones brillantes sont les endroits
où ces particules entrent en contact avec le gaz environnant. Cette
découverte a été réalisée en examinant les données des observatoires
optiques
Keck et
Mayall (DESI)
ainsi que des radiotélescopes
LOFAR (LOw Frequency
ARray) et
GMRT (Giant Metrewave Radio
Telescope). L’existence de tels jets démontre que les trous noirs peuvent
affecter leurs galaxies ainsi que la matière très loin dans l’univers.
(Animation Credit: Science Communication Lab for Martijn Oei et al.,
Caltech) |
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Quand peut-on voir un trou noir, une tulipe et un cygne
simultanément? La nuit, si le moment est opportun et si votre télescope est
pointé dans la bonne direction. La magnifique et complexe
nébuleuse de la Tulipe s’épanouit à
environ 8 000
années-lumière en direction de la
constellation du
Cygne. Le rayonnement
ultraviolet des jeunes étoiles
énergétiques situées à la limite de l’association
Cygnus OB3, dont l’étoile de
type O
HDE 227018, ionise les atomes et
alimente l’émission de la Tulipe.
Stewart Sharpless a inscrit en
1959 dans son
catalogue ce nuage rougeâtre de gaz
et de poussière interstellaire de près de 70 années-lumière de diamètre sous
la désignation Sh2-101. Le trou noir
Cygnus X-1 est aussi dans le champ de
vision de
cette image. Ce trou noir est un
microquasar qui est l’une
des sources de rayons X les plus
puissantes du ciel de la Terre. Propulsée par de puissants jets provenant
d'un trou noir caché, son
onde de choc incurvée et bleutée
moins lumineuse n'est que faiblement visible au-delà des pétales de la
tulipe cosmique, près du côté droit du cadre. (Image
Credit & Copyright: Anirudh
Shastry) |
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Qu’arrive-t-il à une étoile qui s’aventure trop près d’un
trou noir? Elle
est entièrement détruite par le trou noir, mais comment? Ce n’est pas
uniquement la force qui en est responsable, mais la
différence
d’attraction gravitationnelle entre la face rapprochée du trou noir et
celle éloignée qui crée cette destruction. C’est le même phénomène, mais à
une échelle bien plus petite, qui crée les marées océaniques sur Terre par
la Lune et le Soleil.
Cette vidéo illustre la destruction d’une étoile. On la voit d’abord
s’approcher du trou noir à une vitesse qui devient de plus en plus grande.
Lorsque la vitesse orbitale augmente, l'atmosphère externe de celle-ci est
arrachée lorsqu’elle est au plus près du trou noir. Une grande partie de
l'atmosphère de
l'étoile se disperse dans l'espace profond, mais une partie continue de
tourner autour du trou noir et forme un disque d'accrétion. L'animation vous
emmène ensuite dans le
disque d'accrétion tout en regardant vers le trou noir. Y compris les
étranges effets visuels
de lentille gravitationnelle, vous pouvez même voir la
face cachée du disque.
Enfin, vous regardez l'un des jets expulsés le long de
l'axe de rotation.
Les
modèles théoriques indiquent que ces jets expulsent non seulement du gaz
énergétique, mais qu'ils créent aussi des neutrinos énergétiques, dont l'un
a peut-être été observé récemment sur Terre.
(Video Illustration Credit: DESY, Science
Communication Lab) |
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Cliquez sur le bouton «jouer» pour observer la fusion de deux trous noirs.
Inspirée par la
première détection d'ondes gravitationnelles par LIGO, cette
simulation joue au ralenti ce qui dans la réalité ne dure qu'environ un
tiers de seconde. Figurant sur une scène cosmique, les trous noirs reposent
devant des étoiles, des gaz et de la poussière. Leur gravité extrême dévie
la lumière
provenant de plus loin en deux
anneaux
d'Einstein avant leur union finale alors qu'ils tournent l'un autour de
l'autre en spirale. Les ondes gravitationnelles, autrement invisibles, sont
produites par la rapide fusion des deux
monstres
cosmiques. Sur cette simulation, on illustre ces ondes par un léger
tressaillement de l'image tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de l'anneau
d'Einstein engendré par la fusion. Surnommées
GW150914 (gravitationnels waves du 14 septembre 2015), les ondes
gravitationnelles
détectées
par LIGO correspondent à la fusion de deux trous noirs située à 1,3
milliard d’années-lumière de nous et dont les masses sont de 36 et 29 masses
solaires. La masse du nouveau trou noir créé est
de 62 fois celle du Soleil. Les trois masses solaires manquantes ont été
converties en énergie dans les
ondes gravitationnelles. Depuis cette première détection d’ondes
gravitationnelles, les observatoires d’ondes gravitationnelles
LIGO et
VIRGO ont rapporté plusieurs autres
observations de la fusion de systèmes massifs et la semaine dernière
l’équipe EHT a rendu
publique la première
image à l’échelle d l’horizon d’un trou noir. (Simulation Credit:
Simulating eXtreme
Spacetimes Project) 10 mai 2024 REPRISE du 14 avril 2019, du 12 février 2016 |
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Quel serait le paysage que vous verriez en faisant le
tour d’un
trou
noir? S’il était entouré d’un
disque
d’accrétion
tourbillonnant de gaz incandescent, la gravité immense du trou noir
dévierait sa lumière
et lui donnerait alors un aspect vraiment inhabituel.
Cette vidéo nous donne un
aperçu du spectacle. On commence par vous montrer ce que vous verriez si
vous étiez juste au-dessus de plan du disque d’accrétion. Entourant le
trou noir central, on
voit une mince image du disque en orbite qui marque la position de la
sphère photonique
qui indique la position de
l’horizon du
trou noir. À gauche, des parties de la grande image principale
apparaissent plus brillantes parce qu’elles se
déplacent
vers vous. La vidéo se poursuit alors que vous tournez autour du trou
noir, le regardant de côté, puis traversant le plan du disque de l’autre
côté et finalement retournant à
votre point de départ. Le disque d’accrétion effectue
d’intéressantes
inversions, mais il ne semble jamais plat. Des simulations comme
celle-ci sont assez pertinentes de nos jours, car les trous noirs sont
maintenant imagés avec des
détails sans
précédent par le réseau de radiotélescopes
Event Horizon Telescope.
(Visualization Credit: NASA’s Goddard
Space Flight Center, Jeremy
Schnittman) |
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Quel est le destin d’une étoile qui s’approche d’un
trou noir? Si la
rencontre est directe, l’étoile tombe dans le
trou noir et
tout disparait. Mais, il est
plus probable que la rencontre soit indirecte et que la gravité du trou
noir arrache à l’étoile ses couches extérieures. L’étoile est alors
démantelée graduellement. Dans ce cas, la majeure partie de la matière
de l’étoile n’est pas bouffée par le
trou noir. Un
événement de rupture stellaire par effet de marée peut être aussi
lumineux qu’une supernova et on en découvre de plus en plus grâce aux
programmes automatisés d’observation du ciel. Dans
cette
illustration artistique, une étoile vient de dépasser un
trou noir. Une partie
de son gaz lui a été arrachée et s’est mise en orbite autour du monstre
cosmique. La bordure intérieure du disque gazeux autour du trou noir a vu sa
température augmentée lors de la
rupture et il peut
demeurer très lumineux longtemps après que l’étoile s'est éloignée.
(Illustration Credit: NASA, JPL-Caltech) |
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Près du centre de ce
paysage cosmique et au cœur de la
nébuleuse d'Orion, se
trouvent quatre étoiles chaudes et massives appartenant à
l'amas du Trapèze.
Groupées dans une région d'environ 1,5 année-lumière, elles dominent de l'amas
du Trapèze. Le rayonnement ultraviolet ionisant des étoiles du Trapèze
provient surtout de
Theta1 Orionis C, l'étoile la plus brillante et la plus massive des
quatre. C'est la principale source d'énergie qui fait briller les gaz
environnants. Âgé de seulement trois-millions d'années, l'amas était encore
plus compact dans sa jeunesse. Une
étude dynamique
récente montre que les
collisions stellaires à un âge précoce de l'amas pourraient avoir donné
naissance à un trou noir dont la masse serait plus de cent fois celle du
Soleil.
La présence d'un trou noir dans l'amas pourrait expliquer les vitesses
élevées observées pour quelques étoiles. La nébuleuse d'Orion est à environ
1500 années-lumière et si la présence du trou noir est confirmée, ce serait
le trou
noir connu le plus rapproché de la Terre. (Image
Credit & Copyright: Fred
Zimmer, Telescope Live) |
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Le
sursaut gamma
GRB 221009A est
probablement le signal émis par la naissance d’un nouveau trou noir
provenant de l’effondrement d’une
étoile massive qui se serait produit il y a longtemps dans l’univers
lointain. L’explosion extrêmement puissante alors produite est représentée
dans ce
GIF qui a été réalisé en utilisant les données captées par le télescope
« Fermi Gamma-ray Space Telescope ». Cet instrument a capté des photons dont
l’énergie dépassait les 100 millions d’électronvolts
(eV). À titre de comparaison, l’énergie des photons de la lumière visible
avoisine les 2 eV. On aperçoit la lueur gamma constante de haute énergie
provenant du plan de la Voie lactée qui traverse à gauche et en diagonale
l’animation. La lueur de GRB
221009A est au centre et elle s’estompe assez rapidement. GRB 221009A
est l’un des sursauts les plus énergétiques détectés à ce jour et aussi, du
moins en ce qui concerne ce type d’événement, il est relativement rapproché,
car il s’est produit à environ 2 milliards d’années-lumière de nous. En
orbite
terrestre basse, le télescope de grande surface Fermi a capté les
photons de ce sursaut pendant plus de 10 heures lorsque le rayonnement gamma
de GRB 221009A
balayait la Terre, dimanche dernier le 9 octobre.
(Image Credit: NASA, DOE, Fermi
LAT Collaboration) |
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Que se passe-t-il lorsqu’un trou noir détruit une
étoile à neutrons? Les analyses indiquent qu’un tel événement a créé l’onde
gravitationnelle
GW200115 qui a été détectée en janvier 2020 par les observatoires
LIGO et
Virgo.
Cette simulation numérique illustre cet événement. La vidéo commence avec un
trou noir et une étoile à neutrons en rotation l’un autour de l’autre (au
centre de l’écran dans le rectangle). Leur masse respective est
d’environ six masses solaires pour le trou noir et 1,5 masse solaire pour
l’étoile à neutrons. On voit qu’ils émettent ensemble une quantité
croissante
d’ondes gravitationnelles. Ces
ondes sont
illustrées en bleu dans la simulation. Le duo tourne de plus en plus
rapidement l’un autour de l’autre jusqu’à ce que le
trou noir avale
l’étoile. Comme l’étoile à neutrons est restée d’une seule pièce
durant la collision,
peu de lumière a été produite et c’est ce qui explique l’absence de
l’observation de la contrepartie optique. Après son repas, le trou noir a
brièvement résonné et l’émission des ondes gravitationnelles a cessé.
Cette animation de 30 secondes
peut sembler courte, mais elle dure en réalité environ 1000 fois plus
longtemps que l’événement réel de la fusion des deux comparses.
(Video Credit: Simulation: S.V.
Chaurasia (Stockholm U.), T.
Dietrich (Potsdam
U. & MPIGP);
Visualization: T.
Dietrich (Potsdam
U. & MPIGP), N.
Fischer, S.
Ossokine, H.
Pfeiffer (MPIGP)) |
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Quel est le
destin d’une étoile qui s’approche trop près d’un
trou
noir? Eh bien, elle est démantelée par le trou noir! Mais, comment cela
se passe-t-il? En réalité, ce n’est pas l’attraction gravitationnelle
directe qui est responsable de la destruction de l’étoile, c’est la
différence entre cette attraction sur
le
côté rapproché de l’étoile et son côté éloignée. L’étoile est étirée
comme on peut le faire avec un élastique, c’est ce que l’on appelle la
force de marée.
Cette vidéo montre la désintégration d’une étoile. Vous voyez d’abord
l’étoile qui approche du trou noir. Sa vitesse orbitale augmente et son
atmosphère
externe lui est arrachée lors de son passage au
périhélie et une
partie importante de celle-ci est dispersée dans l’espace. Mais, une partie
de son atmosphère continue d’orbiter autour du trou noir et un
disque
d’accrétion en résulte. L’animation tient compte des
étranges mirages visuels
produits par les effets de
lentille
gravitationnelle, on peut même voir le
côté opposé du disque.
Finalement, on voit le
jet qui est expulsé en direction de l’axe de rotation du disque. Les
modèles théoriques prédisent que des gaz très chauds sont présents dans ces
jets ainsi que des
neutrinos énergétiques que l’on a peut-être
observés récemment sur
Terre.
(Video Illustration Credit: DESY, Science
Communication Lab) |
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Si un jour vous vous transformiez en un petit monstre cyclopéen, auriez-vous envie de visiter un trou noir? Et bien, celui de ce dessin animé le veut, mais le devrait-il? Évidemment, non, mais comme ce petit monstre insiste pour faire le voyage, la vidéo l’informe de la nature réelle d’un trou noir et des précautions à prendre pour lui rendre visite. Les trous noirs sont un lieu où la gravité est si dense que même la lumière ne peut s’en échapper. Récemment, on a découvert en captant les ondes gravitationnelles émises une paire de trous noirs, chacun ayant plusieurs fois la masse du Soleil, qui ont fusionné. Les régions voisines des trous noirs supermassifs dans le centre des galaxies peuvent devenir lumineuses lorsque ceux-ci déchiquettent les étoiles qui s’y aventurent. Le trou noir le plus rapproché de la Terre, connue à ce jour, est V616 Mon. Il est distant d’environ 3300 années-lumière. La meilleure façon pour le petit monstre borgne de la vidéo de rester en sécurité est de ne pas s’approcher du trou noir. (Video Credit: NASA's GSFC, SVS; Music: Prim and Proper from Universal Production Music) 1er octobre 2019 |
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Quelle est l’origine de cette inhabituelle explosion? Il y a trois semaines, les détecteurs d’ondes gravitationnelles LIGO, aux États-Unis, et Virgo, en Italie, ont détecté une rafale de rayonnement gravitationnelle qui avait l’aspect oscillant attendu lors de la destruction d’une étoile à neutrons par un trou noir. La masse de l’un des objets de cet événement (S190814sv) serait plus grande que cinq masses solaires, soit suffisamment pour qu’il soit un trou noir. La masse de l’autre objet serait moindre que trois masses solaires et il pourrait s’agir d’une étoile à neutrons. Aucun événement semblable accompagné d’ondes gravitationnelles n’a été détecté auparavant. Malheureuse, on n’a pas depuis capté la partie visible de cette explosion, dont la lumière aurait pu être créée par la destruction de l’étoile à neutrons. En théorie, il est possible que l’objet de masse inférieure soit aussi un trou noir, même si aucun trou noir avec une si faible masse n’a été détecté auparavant. Cette vidéo a été créée pour illustrer la collision entre un trou noir et une étoile à neutrons dont on a capté les ondes électromagnétiques, en particulier les rayons du sursaut gamma GRB 050724 en 2005. La vidéo commence en nous montrant l’étoile à neutrons en orbite autour du trou noir qui est entouré de son disque d’accrétion. La forte gravité déchiquette alors l’étoile à neutrons et crée un jet perpendiculaire au disque lorsque les débris de l’étoile tombent dans le trou noir. On poursuivra les études de l’événement S190814sv avec des indices sur la nature des deux objets que l’on pourra observer dans d’autres détections semblables. (Illustration Video Credit: NASA, Dana Berry (Skyworks Digital)) 3 septembre 2019 |
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Ll'amas du Trapèze. Voir le texte du
5 janvier 2024. (Image Credit: Data: Hubble Legacy Archive, Processing: Robert Gendler) 5 aout 2018 |
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Un récent sondage rapide a montré que les astronomes n'ont pas encore trouvé de nom collectif pour un groupe de trous noirs, mais ils aimeraient bien en avoir un. Sur cette image construite avec les données dans le domaine des rayons X captées par l'observatoire Chandra, les cercles rouges correspondent à une douzaine de trous noirs membres d'un système binaire d'étoiles. Avec une masse allant de 5 à 30 fois supérieures à celle du Soleil, ces trous noirs essaiment à une distance d'environ trois années-lumière du centre de notre galaxie où se trouve le trou noir supermassif Sagittarius A*. Les cercles blancs correspondent à des sources de rayon X provenant d'objets moins massifs, soit des étoiles à neutrons ou des systèmes binaires de naine blanche. Isolé, un trou noir serait invisible et on ne pourrait le détecter, car aucune lumière ni radiation ne s'en échappe. Mais, lorsqu'il est situé dans un système binaire d'étoile, il s'accapare de la matière de sa compagne et la chute de cette matière vers lui s'accompagne d'une émission de rayons X. Comme la distance qui nous sépare du centre de la Voie lactée est très grande, Chandra ne peut détecter que les sources intenses de rayons X, ce qui laisse supposer que plusieurs autres trous noirs n'ont pas encore été détectés. (Image Credit: NASA/CXC / Columbia Univ./ C. Hailey et al.) 12 mai 2018 |
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Qu'est devenue l'étoile supergéante rouge N6946-BH1? Elle était bien là il y a quelques années, Hubble l'a photographiée. Maintenant, il ne reste qu'une faible lueur. Et ce qui est encore plus étrange, aucune supernova n'a été observée dans les parages, bien que cette étoile ait vu sa luminosité augmentée significativement pendant quelques mois. L'hypothèse la plus à la mode est que la forte gravité de cette étoile, 25 fois plus massive que le Soleil, a retenu la majeure partie de sa matière au cours des derniers moments tumultueux de son agonie. Ensuite, l'étoile se serait effondrée directement en un trou noir sans produire d'explosion. Si c'est le cas, ce qui reste à l'extérieur du trou noir forme sans doute un disque d'accrétion dont la matière émet une faible radiation infrarouge en s'enroulant et en tombant vers le monstre. Si ce mode de fin de vie d'une étoile est confirmé par l'observation d'autres phénomènes semblables, on devra conclure qu'une étoile très massive peut terminer sa vie plus calmement qu'en explosant. (Image Credit: NASA, ESA, Hubble, C. Kochanek (OSU)) |
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Que verrions-nous si on s'approchait d'un trou noir ? L'image du jour, une simulation numérique, tente de répondre à cette question insolite. La gravité d’un trou noir est si intense qu’elle courbe fortement la lumière ce qui engendre des distorsions visuelles tout à fait inhabituelles. Chaque étoile située près du trou noir sur la sphère céleste verrait son image dédoublée (fiche 5). Si on s’approche encore du trou noir, on pourrait voir tout le ciel, car la lumière provenant de toutes les directions serait courbée vers nous. La carte céleste qui a servi de trame de fond à ce dessin provient des données recueillies dans le domaine de l’infrarouge du projet 2MASS. On a superposé les étoiles du catalogue d’Henry Draper sur la trame de fond. La théorie actuelle de la physique est plutôt impuissante à prédire les lois à l’intérieur d’un trou noir, si on peut parler d’intérieur! Un trou noir serait l’était le plus dense possible de la matière. On a des preuves indirectes de leur existence dans des systèmes stellaires binaires, au cœur de certains amas globulaires, de trous noirs errants dans la Voie lactée, un trou noir de masse intermédiaire, et au cœur de grosses galaxies, les trous noirs supermassifs. (Credit & Copyright: Alain Riazuelo) 26 octobre 2014 REPRISE du 7 décembre 2010 et du texte du 8 septembre 2002 |
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On ne peut observer directement
l’astre qui se trouve au centre du vortex de gaz chaud illustré dans
ce dessin d’artiste. Il s’agit d’un trou
noir qui dévore tout ce qui s’approche de trop près.
On peut cependant détecter sa présence et même déduire
ses caractéristiques en captant la lumière émise
par le gaz chaud qui s’engouffre dans celui-ci. Par exemple, le gaz
entourant le trou noir GRO J2655-40 clignote
au rythme de 450 fois par seconde, un phénomène plutôt
rare. On explique ce clignotement par la rotation rapide de ce trou noir
dont la masse
est d’environ 7 fois celle du Soleil. Mais le mécanisme
qui produit ce clignotement est mal connu. Un phénomène
semblable produit aussi une oscillation
rapide quasi périodique (QPO) dans le disque d’accrétion
d’un microquasar.
Les deux mécanismes qui sont sans doute assez similaires à la
base de ces oscillations font l’objet de plusieurs projets de recherche. (Drawing
Credit: April Hobart, CXC) 23 mars 2014 REPRISE du 5 septembre 2010, 19 avril 2009, 28 mai 2006, 26 décembre 2004, 1er juin 2003 et 8 mai 2001. |
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Qu'y a-t-il dans les jets produits par certains trous noirs? Plusieurs trous noirs présents dans des systèmes stellaires sont sûrement entourés d'un disque de gaz et de plasma arraché à une étoile compagne rapprochée. Une partie de la matière du disque d'accrétion peut, après s'être approchée, être expulsée sous forme de deux jets puissants s'éloignant des pôles du trou noir en rotation. De récentes données montrent que ces jets ne sont pas composés que d'électrons et de protons, mais aussi de noyaux d'éléments lourds comme le fer et le nickel. Cette découverte a été faite dans le système stellaire 4U1630-47 en utilisant les données du réseau de radiotélescopes du CSIRO situé dans l'est de l'Australie et celle du satellite XMM-Newton de l'Agence spatiale européenne. Ce dessin artistique du système 4U1630-47 montre la matière d'une grosse étoile bleue avalée dans le disque d'accrétion du trou noir et les deux jets puissants. Même si on pense que le système 4U1630-47 ne contient qu'un petit trou noir de quelques masses solaires seulement, les implications d'une telle découverte pourraient sans doute être plus générales, en ce sens que des trous noirs plus massifs pourraient eux aussi projeter dans l'espace interstellaire des noyaux massifs. (Illustration Credit: NASA, CXC, M. Weiss) 20 novembre 2013 |
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Que verriez-vous si vous vous dirigiez directement vers un trou noir? Un endroit particulièrement fascinant est la sphère des photons en orbite autour du trou noir à une distance environ 50 % plus grande que le rayon de son horizon. Si vous regardiez le ciel depuis la sphère des photons, la moitié du ciel serait totalement noire, l'autre moitié serait exceptionnellement brillante et vous pourriez voir l'arrière de votre tête entre ces deux moitiés. Cette animation numérique décrit ce tableau plutôt inusité. La raison de la noirceur de la moitié du ciel est que le trajet des rayons lumineux de cette partie du ciel provient du trou noir qui, comme chacun le sait, n'émet pas de lumière. L'autre moitié du ciel est très brillante, sa lumière est décalée vers le bleu et elle présente de plus en plus d'images complètes du ciel au fur et à mesure que l'on s'approche de la ligne sombre qui divise le ciel en deux parties, l'endroit où vous vous trouvez. Comme les photons tournent sur un cercle à cet endroit, ceux qui partent de l'arrière de votre tête peuvent faire un tour complet du trou noir et revenir vers vos yeux. Aucune partie du ciel ne vous est cachée, les étoiles qui seraient normalement derrière le trou noir apparaissent maintenant passer rapidement autour de l'anneau d'Einstein, un anneau qui forme ici une ligne horizontale au milieu de la zone brillante de l'animation. Cette animation est une partie d'une série qui explore l'apparence du paysage près de l'horizon d'un trou noir. Remarquez que l'auteur de cette animation est l'un des éditeurs de l'APOD. (Image Credit & Copyright: Robert Nemiroff (MTU)) |
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Que verrait-on si on pouvait tourner autour d'un trou noir? Comme la forte gravité d'un trou noir courbe considérablement la trajectoire de la lumière, les événements et le paysage paraîtraient vraiment étranges. Première étrangeté, vous verriez la totalité de la sphère céleste. En effet, la lumière provenant de toutes les directions, même celle située directement derrière le trou noir, serait courbée vers vous. Deuxième bizarrerie encore plus impressionnante, le ciel près du trou noir serait considérablement déformé avec de plus en plus d'images de la sphère céleste au fur et à mesure qu'on s'approche du trou noir. Encore plus étonnant sans doute est l'anneau d'Einstein, un cercle que l'on verrait aisément qui renfermerait la totalité de l'image du ciel. En orbite autour d'un trou noir, c'est ce que cette simulation numérique illustre, vous verriez des étoiles passer directement derrière le trou noir en se déplaçant rapidement près de l'anneau d'Einstein. Même si les étoiles situées près de l'anneau semblaient se déplacer plus rapidement que la lumière, aucune étoile ne peut le faire. Cette animation est une partie d'une série qui explore l'apparence du paysage près de l'horizon d'un trou noir. Remarquez que l'auteur de cette animation est l'un des éditeurs de l'APOD. (Image Credit & Copyright: Robert Nemiroff (MTU)) 1er juillet 2013 |
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NGC 922 possède plusieurs gros trous noirs et personne ne sait vraiment pourquoi de façon certaine. On sait que NGC 922 est une galaxie à anneau créée par la collision entre une grosse et une petite galaxie il y a environ 300 millions d'années. Telle une roche lancée dans un étang, cette collision a produit des vagues denses de gaz à partir du point d'impact près du centre de la galaxie qui sur leur passage ont donné naissance à des étoiles. Cette image de NGC 922 avec son bel anneau complexe à gauche a été captée par le télescope Hubble. Des observations de NGC 922 réalisées par l'observatoire spatial Chandra révèlent plusieurs petites sources de rayon X qui correspondent probablement à la présence de trous noirs massifs. Au moins sept des trous noirs observés par Chandra ont une masse 10 fois supérieure à celle du Soleil. Le nombre élevé de trous noirs aussi massifs d'origine stellaire est quelque peu étonnant, car la composition riche en éléments lourds des gaz de NGC 922 aurait dû empêcher la formation d'étoiles aussi grosse. Le diamètre de NGC 922 est d'environ 75 000 années-lumière. Cette galaxie est à quelque 150 millions d’années-lumière de nous en direction de la constellation du Fourneau. Sa magnitude apparente est de 12,2 et on peut l'observer avec un télescope amateur (limite des instruments : fiche 3) depuis un endroit sombre. (Image Credit: NASA, ESA; Acknowledgement: Nick Rose) 17 décembre 2012 |
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Que se passe-t-il lorsque
de la matière tombe dans un trou noir? Même si peu de matière
tombe dans le trou noir de Cygnus
X-1, l’étude de ce système a permis
de comprendre ce qui se passe. L’image annotée de ce système
qui est un microquasar montre la matière qui est arrachée à l’étoile
HD 226868 par le trou noir. La matière qui tombe vers le trou
noir est fortement accélérée et comme sa température
est très grande, elle est ionisée : c’est donc
une source d’émission d’onde électromagnétique.
En plus, elle entre en collision avec la matière du disque d’accrétion
du trou noir, ce qui produit d’intenses
radiations X. L’effondrement de la matière
produit aussi des jets de gaz qui atteignent des vitesses presque égales à celle
de la lumière. L’observation du système Cygnus X-1
a aussi confirmé que ces jets peuvent engendrer des coquilles
en expansion comme celle que nous montre la photo du jour en haut à droite.
Tout le mécanisme d’effondrement de la matière vers
un trou noir est un sujet de recherche intense actuellement. (Credit & Copyright: Steve
Cullen (lightbuckets.com)) |
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Les astrophysiciens sont passablement
convaincus que l’une des composantes du système stellaire
binaire Cygnus X-1 est un trou
noir d’origine stellaire. C’est l’une des
sources de rayon X les plus intenses du ciel, tellement intense qu’elle
a été détectée par les toutes premières
fusées transportant les anciens détecteurs de rayons X. D'ailleurs,
le nom même de l’étoile indique qu’il s’agit
d’une source de rayon X de la constellation du Cygne.
Il existe à l’endroit de cette émission un objet très
compact d’au moins 9 masses solaires et dont la période de
variation d’intensité lumineuse peut descendre à des
millisecondes. On peut déduire le rayon d’un corps céleste à partir
de la période de variation de sa luminosité.
Ces deux données indiquent qu’il y a un trou noir à cet
endroit, le rayon de l’astre étant inférieur au rayon
de Schwarzchild. L’image du jour est un dessin d’artiste
du système binaire. À gauche se trouve une supergéante
bleue (HDE-226868) dont la masse est estimée à 30 masses
solaires. À droite se trouve le trou noir, Cygnus X-1 qui pompe
l’atmosphère de sa compagne formant ainsi un disque
d’accrétion d’où émanent
les rayons
X produits par les gaz fortement accélérés.
Mais ce qui demeure étrange au sujet de ce trou noir est l’absence
de trace de la supernova qui aurait dû se produire lors de sa formation. (Credit: ESA, Hubble) 11 août 2008 |
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L’image du jour est une
composition de la galaxie spirale M81 réalisée à partir
des observations faites dans toutes les parties du spectre électromagnétique.
Les données de l’observatoire rayons X Chandra sont
en bleu, celle du télescope infrarouge Spitzer sont
en rouge, celle du satellite d’observation UV GALEX sont
de couleur pourpre et finalement, en vert, les photographies de Hubble.
Le médaillon met en évidence certains trous
noirs de la région centrale de M81, ceux qui font partie
d’un système binaire d’étoiles dont la masse
avoisine les 10 masses solaires, ainsi que le trou
noir supermassif central de cette galaxie. La masse de ce
gigantesque trou noir dépasse les 70 millions de masses solaires.
Des simulations informatiques ont permis d’établir que l’énergie
radiative produite par le trou noir central est générée
par la chute de la matière du disque d’accrétion dans
celui-ci. C’est le même processus qui produit l’énergie émise
par les trous
noirs des systèmes binaires d’étoiles,
mais à une échelle des millions de fois plus grande. Le diamètre
de M81 est de 70 000 années-lumière. Cette galaxie est
relativement près de nous, à seulement 12 millions d’années-lumière,
dans la constellation de la Grande
Ourse. (Credit: X-ray:
NASA/CXC/Wisconsin/D.Pooley & CfA/A.Zezas; Optical: NASA/ESA/CfA/A.Zezas;
UV: NASA/JPL-Caltech/CfA/J.Huchra et al.; IR: NASA/JPL-Caltech/CfA) 27 juin 2008 |
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Illustration d’artiste
du système binaire d’étoiles GRO
J1655-40 (article
de Wikipédia). Ce microquasar est constitué d’une étoile
normale d’environ 2 masses solaires et d’un trou noir de 7
masses solaires. Le dessin d’artiste montre la matière drainée
de l’étoile vers le trou noir et également les gaz
qui sont éjectés du disque d’accrétion du trou
noir. Ce sont ces vents qui produisent les rayons X que le satellite Chandra
a détectés autour du trou noir. GRO_J1655-40 est dans la
constellation du Scorpion à environ 11 kal du Soleil, ce qui en
fait le trou noir connu le plus rapproché de la Terre. (Illustration
Credit: M. Weiss (CXC), NASA) 1 juillet 2006 |
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Il existe dans l’Univers des trous
noirs d’origine stellaire. Une étoile massive s’effondre
sur elle-même provoquant une supernova.
Le noyau qui reste après cette gigantesque
explosion se transforme en trou noir. On songe aussi à un
effondrement de cet ordre pour expliquer les mystérieux
sursauts gamma. Mais d’autres scénarios sont maintenant
envisagés : des chercheurs
ont suggéré que le plus célèbre trou
noir de la Voie lactée, Cygnus
X-1, est né d’une étoile massive sans que
celle-ci produise une supernova. Leur argumentation repose sur la dynamique
du mouvement des astres dans cette région. La photo montre le
trou noir (Cyg X-1) et l’amas d’étoiles massives
(les cercles jaunes) Cyg OB3. Les déplacements des étoiles
de l’amas et du trou noir sont similaires ce qui indique que
le trou noir était un membre de cet amas et que sa trajectoire
n’a pas été modifiée lorsque l’étoile
s’est transformée en trou noir. Si Cyg X‑1 provenait
d’une supernova, il aurait reçu une impulsion qui aurait
très probablement modifié sa trajectoire. Si ce trou
noir ne provient pas d’une supernova, se pourrait-il que sa naissance
ait été accompagnée d’un sursaut gamma? (Credit: I.
F. Mirabel and I. Rodrigues (IAFE, SAp/CEA)) 2 avril 2005 REPRISE : 12 juin 2003 |
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L’image du jour est une simulation
numérique de la matière qui s’engouffre dans un astre
central massif, une naine
blanche, une étoile à neutrons ou
un trou
noir. La matière se précipite vers l’astre central
en suivant une spirale qui forme un disque d’accrétion.
Ce sont des disques d’accrétion de cette nature qui sont à l’origine
de puissantes sources en rayon X dans notre galaxie. La matière
du disque d’accrétion provient d’une étoile
ordinaire en orbite autour de l’astre massif. De tels systèmes
binaires forment des disques dont le diamètre se situerait entre
celui de l’orbite de la Lune (environ 800 000 km) à celui
du Soleil (1 400 000 km). Un des résultats intéressants
des simulations informatiques montre que des instabilités peuvent
se développer dans le disque et produire des ondes de choc importantes. (Credit: Michael
Owen, John Blondin (North
Carolina State Univ.)) 12 mars 2005 REPRISE : 27 septembre 2002 |
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Les microquasars sont
des systèmes stellaires binaires qui génèrent des
radiations à haute énergie et qui éjectent des jets
de particules à des vitesses proches de celle de la lumière.
Notre Galaxie, la Voie lactée, contient plusieurs microquasars.
Les microquasars contiennent un objet très compact, une étoile à neutrons ou un
trou noir résultant d’une supernova, autour duquel orbite
une étoile ordinaire. Les astronomes qui ont utilisé le réseau
de radiotélescopes VLBA (Very
Long Baseline Array) ont découvert qu’au moins un
microquasar, LSI +61 303, pouvait être pisté jusqu’à son
lieu probable de naissance, un jeune amas d’étoiles situé dans
la constellation de Cassiopé. L’amas d’étoiles
d’où proviendrait
le microquasar ainsi que sa nébuleuse IC 1805 sont
illustrés sur l’image du jour. Les boîtes et les cercles
jaunes identifient la position des étoiles de l’amas. La flèche
jaune montre le déplacement apparent de l’amas, la flèche
verte montre le déplacement calculé du microquasar alors
que la flèche rouge montre le mouvement du microquasar par rapport à l’amas
d’étoiles. Le microquasar est présentement à environ
130 années-lumière de son lieu de naissance. On pense que
c’est la puissance de l’explosion produite par la supernova
qui a mis le microquasar en mouvement. (Credit: I.
F. Mirabel, I. Rodrigues, Q. Z. Liu, NRAO / AUI / NSF) 16 septembre 2004 |
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Un tour noir peut-il vraiment disloquer une étoile comme le Soleil? Si un trou noir s’approchait d’une étoile comme la nôtre, son attraction gravitationnelle sur le côté le plus rapproché de l’étoile serait bien plus grande que celle exercée sur la face opposée. C’est cette différence que l’on nomme «force de marée». La force de marée du trou noir étirerait l’étoile énormément. Les gaz de l’étoile chuteraient alors vers le trou noir. Cette chute vertigineuse des gaz produirait alors une émission intense de rayons X comme celle récemment observée au centre de la galaxie RX J1242-11. Le dessin d’artiste de l’image du jour dépeint cette séquence d’événements, mais en ne tenant pas en compte des déformations produites par les effets de lentille gravitationnelle du trou noir. On croit cependant que de telles rencontres se produisent rarement, une fois à tous les 10 000 ans pour les trous noirs situés près du centre des galaxies. (Illustration Credit: M. Weiss, CXC, NASA) 24 février 2004 |
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L'observatoire spatial en rayon X Chandra nous a permis d'étudier plus en profondeur le mouvement des jets étroits de haute énergie qui sont éjectés par ce que l'on croit être des trous noirs laissés par des étoiles qui ont agonisé. Ces jets projettent dans l'espace d'énorme quantité de matière à des vitesses approchant celle de la lumière. Les collisions entre la matière de ces jets et les gaz déjà présents produisent d'intenses radiations X. En 1998 la source de rayon X XTE J1550-564 a connu un gigantesque sursaut d'intensité. Les trois images en rayon X à gauche provenant de Chandra montrent que les points intenses de rayon X se sont éloignés de plus de trois années-lumière depuis l'explosion alors que le jet s'affaiblit maintenant au point de ne plus être visible. Le dessin d'artiste à droite montre le modèle d'un système binaire composé d'une étoile à gauche et d'un trou noir à droite. Le trop-plein de matière dans le disque d'accrétion qui entoure le trou noir serait à l'origine des jets de matière. (Image Credit: CXC, NASA; Illustration Credit: M. Weiss (CXC)) |
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Le paysage à proximité d'un trou noir. Voir le texte du 7 décembre 2010. (Credit & Copyright: Robert Nemiroff (MTU)) 8 septembre 2002 REPRISE DU 10 décembre 2000, du 5 janvier 1997 et du 27 novembre 1995 |
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XTE J1118+480 est un bon candidat au titre de trou noir et on sait qu’il se balade dans le halo de la Voie lactée. On pense que ce trou noir d'origine stellaire serait en train de dévorer l'étoile qui l'accompagne dans son périple. On l'a découvert l'an dernier grâce aux rayons X qu'il produit lorsque la matière de l'étoile compagne s'engouffre dans celui-ci. On a donné le nom de microquasar à un tel système binaire d'étoiles, formé d'un trou noir ou encore d'une étoile à neutrons qui produit des jets de matière perpendiculaire au disque d'accrétion. Les radiations, autant dans le domaine des ondes radio qu'en lumière visible, observées pour XTE J118+480 permettent de déduire le mouvement du système dans le ciel et même de calculer les paramètres de son orbite. Le point mauve de cette image indique la position actuelle du trou noir et le point jaune la position du Soleil. Le trou noir est à environ 6000 années-lumière du Soleil. La ligne orangée indique son orbite jusqu'à une période remontant à 230 millions d'années dans le passé. Les astronomes ont remarqué que la boucle de cette orbite passant très haut et très bas du plan de la Voie lactée est similaire aux orbites des amas globulaires qui sont parmi les premières grandes structures de notre galaxie. Il semble donc plausible que l'origine de XTE J1118+480 soit directement lié au halo et remonte ainsi au premier instant de l'histoire de notre galaxie. (Ce n'est cependant pas la conclusion de cet article publié en 2006.) (Credit: I. Rodrigues and I. F. Mirabel (IAFE, SAp/CEA) et al., NRAO, AUI, NSF (Orbit Illustration)) |
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En lumière visible, le cœur de la galaxie elliptique géante Centaurus A (NGC 5128) est caché par une épaisse ligne de poussière. C'est peut-être pour cette raison qu'elle a été l'un des premiers objets célestes observés dans le domaine des rayons X par l'observatoire spatial Chandra. Les astronomes n'ont pas été déçus, car son apparence a permis d'apprécier encore plus la raison du classement de Centaurus A comme galaxie active. La caractéristique la plus remarquable de cette image rayon X en fausses couleurs est sans doute le jet lumineux de 30 000 années-lumière de longueur qui pointe vers le coin supérieur gauche. Comme ce jet semble provenir du centre de Centaurus A, on soupçonne qu'il s'y trouve un trou noir supermassif de plus d'un million de masses solaires. On a aussi détecté plusieurs autres petites sources de rayon X dans cette galaxie ainsi qu'une lueur diffuse. La plupart des sources ponctuelles sont des microquasars constituées d'une étoile à neutrons ou d'un trou noir d'origine stellaire qui ingurgitent la matière d'une étoile compagne. La lueur à haute énergie provient des gaz interstellaires chauffés à des températures atteignant plusieurs millions de degrés. Centaurus A est la galaxie active la plus près de nous, à seulement 11 millions d’années-lumière. (Credit: R.Kraft (SAO) et al., CXO, NASA) 16 août 2001 |
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Est-ce que l’émission de rayons X provenant du centre de la galaxie du Compas (ESO 97-G13) est due à la présence de plus d’un trou noir? Une nouvelle image à haute résolution provenant de l’observatoire spatial en rayon X Chandra montre plusieurs sources d’émission au centre de cette galaxie. L’émission X provenant du centre même est cohérente avec les images que l’on obtient en lumière visible et confirme le modèle que l’on se fait du cœur de cette galaxie : des gaz très chauds sont éjectés de part et d’autre du trou noir supermassif central. Au moins une autre des sources X varie en intensité et l’on pense qu’il s’agit d’un système binaire d’étoiles doté d’un trou noir d’origine stellaire entouré d’un disque de matière qu’il ingurgite, un système qu’on nomme un microquasar. La région couverte sur cette image fait environ 5000 années-lumière. La galaxie du Compas fait partie du groupe galactique de Centaurus A (NGC 5128) et elle est à environ 14 millions d’années-lumière de la Terre. (Credit: F. Bauer (Penn State) et al., Chandra, NASA) 16 mai 2001 |
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Question : pourquoi les trous noirs sont-ils noirs? Réponse : parce que la lumière qui s'approche trop près du trou noir, une distance appelée son horizon ou encore l'horizon de événements, ne peut échapper à la gravité de celui-ci. Ce comportement de la lumière est prévu par la relativité générale d'Einstein. En utilisant le télescope rayon X Chandra, les astronomes croient avoir découvert des indices directs de l'existence de l'horizon des événements donc de la présence d'un trou noir dans un système stellaire binaire d'un genre particulier : une nova à rayon X. On sait qu'une nova rayon X contient une étoile normale dont la matière est avalée par une compagne compacte. Comme le montre le dessin d'artiste, ce matériel s'enroule autour du compagnon formant ainsi un disque d'accrétion, lui-même source de rayon X. Si le compagnon est une étoile à neutron (à droite), la matière du disque entre en collision avec sa surface solide et produit alors des rayons X encore plus intenses. Mais si le compagnon est un trou noir (à gauche), la matière approche la vitesse de la lumière près de l'horizon de celui-ci produisant ainsi des rayons X. Mais passé l'horizon du trou noir, aucune radiation, peu importe son énergie, ne peut s'échapper. Les travaux récents sur les systèmes binaires à rayon X révèlent qu'ils se divisent en deux classes, l'une étant 100 fois moins lumineuse dans le domaine X que l'autre. Ce serait la présence d'un trou noir qui expliquerait le faible taux d'émission de la seconde classe. (Credit: M. Garcia, J. McClintock, R. Narayan, S. Murray (CfA), P. Callanan (University College, Cork, Ireland) Illustration Credit: M. Weiss, CXC) 19 janvier 2001 |
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Si un trou noir se déplace silencieusement dans l'espace, y a-t-il un moyen de savoir où il est? Avant la semaine dernière, tous les objets de notre galaxie suspectés d'être un trou noir faisaient partie d'un système binaire d'étoiles. On détecte ce type de trou noir grâce aux rayons X émis par les gaz de l'étoile compagne qui s'engouffrent dans le trou noir. Mais, une étude publiée la semaine dernière fait état d'un mystérieux objet noir qui est passé entre une étoile lointaine et nous augmentant ainsi considérablement sa luminosité par l'effet de lentille gravitationnelle produite par sa forte gravité. Les deux images de gauche montrent d'ailleurs ce regain de luminosité. La forte gravité et surtout l'absence apparente de luminosité de cet objet nous laissent penser qu'il s'agit peut-être d'un trou noir solitaire dont la masse serait 6 fois plus grande que celle du Soleil. L'existence de trous noirs isolés n'est pas vraiment une surprise, car ils proviennent de l'évolution des étoiles massives. Leur détection est cependant très rare. (Credit: David H. Bennett (Notre Dame) et al., WFPC2, HST, NASA) 19 janvier 2000 |
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Plusieurs astronomes pensent que V4641, un objet situé à seulement 1500 années-lumière de nous, est un trou noir, le candidat qui serait à ce jour le plus près de nous. Même si des explosions spectaculaires proviennent de cet objet, il est assez loin pour que nous n'ayons rien à craindre. Cet objet classifié V4641 a été imagé juste après avoir émis un sursaut en onde radio, sursaut qui a produit des jets qui ont été visibles que quelques minutes. V4641 est seulement le quatrième microquasar connu. Un microquasar est une étoile binaire contenant une étoile à neutrons ou un trou noir qui, en captant la matière de l'étoile ordinaire, produit des jets dont la vitesse approche celle de la lumière, une espèce de version miniature des trois noirs supermassifs tapis dans le centre des grosses galaxies. Les explosions de V4641 se produisent dans ces jets de matière et on ne comprend pas trop leur nature. Elles ne durent que quelques instants et apparaissent à divers moments dans divers domaines du spectre électromagnétique. (Credit: Robert M. Hjellming et al., VLA, NRAO) 17 janvier 2000 |
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Ces deux images en fausses couleurs et en haute résolution du centre de la Voie lactée proviennent des données recueillies dans le domaine des hautes énergies des rayons gamma et des rayons X pendant plus de 3000 heures entre 1990 et 1997 par le télescope français SIGMA qui est installé à bord du vaisseau russe GRANAT. Chaque image couvre une région de 14 degrés de côté ce qui inclut la majeure partie du bulbe central de notre galaxie. À gauche, l'image rayon X révèle des groupes de sources émettant d'énormes quantités d'énergie. Ce sont probablement des binaires X où la matière d'une étoile normale se précipite vers un objet compact, une étoile à neutrons ou encore un trou noir. Mais selon les modèles récents, seul un système binaire dont l'un des membres est un trou noir peut émettre des radiations dont l'énergie correspond à celle des rayons gamma. Si ces théories sont valides, alors les sources détectées par le télescope SIGMA sur l'image de droite correspondent à des trous noirs d'origine stellaire. Il est étonnant de constater qu'aucune source de haute énergie n'est présente dans le centre exact de notre galaxie, centre situé près de la source brillante au bas de chaque image. Cela indique que le trou noir supermassif qui se tapit à cet endroit est particulièrement tranquille dans ces énergies. (Credit: SIGMA Team (SAp, Saclay; CESR, Toulouse; IKI, Moscow)) 29 juillet 1998 |
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De l'autre côté de notre galaxie, la Voie lactée, des nuages de gaz sont violemment expulsés d'un petit trou noir. Cela peut sembler étrange, car les trous noirs sont censés attirer fortement la matière. Mais, en tombant vers un trou noir, les gaz entrent en collision et se réchauffent créant ainsi un environnement instable semblable à celui d'un quasar. Sur cette séquence d'images, on voit les spectaculaires jets de gaz expulsés au loin par le microquasar GRS 1915+105. Cette reconstitution numérique des observations en onde radio de GRS 1915+105 montre une bulle gazeuse expulsée directement vers nous à une vitesse atteignant 90 % de la vitesse de la lumière et une autre qui s'éloigne de nous. Entre chacune de ces images, l'intervalle de temps est d'une journée. Observées pour la première fois le 29 octobre 1997, ces bulles ont rapidement disparu. (Credit: R. Spencer (U. Manchester) et al., MERLIN, Jodrell Bank) 2 décembre 1997 |
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Selon le postulat de base de la théorie de la relativité restreinte d'Albert Einstein, rien ne peut se déplacer plus rapidement que la vitesse de la lumière dans le vide. Mais, la vitesse des protons et des électrons expulsés d'objets comme les quasars ou les trous noirs s'en approche passablement. Les jets de ces particules chargées transportent une incroyable quantité d'énergie dans le milieu interstellaire. Cette image est une simulation numérique montrant la rencontre d'un jet se déplaçant à 98% de la vitesse de la lumière et du milieu interstellaire. Des jets encore plus puissants pourraient expliquer la structure que l'on observe autour de Cygnus A. (Credit: P. Hughes (UMich), C. Duncan (BGSU)) 24 novembre 1997 |
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Quelle est l'apparence d'un trou noir? S'il était isolé, il serait fort noir, car même la lumière ne peut s'en échapper. Heureusement, plusieurs trous noirs font partie d'un système binaire d'étoiles. Mais est-ce que l'apparence d'un système binaire renfermant un trou noir diffère de celle d'un système qui comprend une étoile à neutrons? Ces dessins montrent qu'il est difficile de répondre à cette question. De récents travaux théoriques portant sur l'advection des flux du disque d'accrétion (ADAF de ADvective Accretion Flows) permettent cependant de les différencier. Un système comportant un trou noir apparaîtrait selon cette théorie plus sombre qu'un système similaire avec une étoile à neutrons. La différence viendrait des gaz du disque d'accrétion qui tombent vers l'horizon des événements du trou noir et qui disparaissent. Ces gaz émettraient plus de lumière si c'était une étoile à neutrons. Un spectre récemment obtenu du système V404 Cyg, une binaire X à faible masse, correspond aux prédictions théoriques ADAF de la présence d'un trou noir. (Research Credit: R. Narayan et al. (CfA), ASCA, ISAS, NASA) 15 janvier 1997 |