La contribution du monde arabe
| En ces temps-là, le calife
Al Mamoun régnait sur le monde arabe de Bagdad, la cité la plus
remarquable de l'univers, celle des jardins merveilleux, des Milles
et Une Nuits, où foisonnaient les peuples, les langues et les
cultures.
Pendant son règne (813-833), Al Mamoun fonda, sur les bords du Tigre, la Maison de la Sagesse, un centre de recherches et de traductions de toute sorte de travaux, chinois, grecs, indiens, perses. Surnommé le «calife éclairé», il encouragea les savants musulmans, chrétiens et juifs à travailler ensemble pour faire progresser les connaissances. C'était l'apogée des sciences arabes. Al Kawarizmi exploita les idées grecques et surtout indiennes pour établir les bases d'une nouvelle discipline, l'algèbre. Il écrivit aussi le grand livre des Tables astronomiques, entre autres ouvrages scientifiques. Abdel Rayhan Mohammad Al Biruni toucha à tout, l'astronomie, l'histoire, la géographie et la médecine, faisant avancer chacune de ces disciplines. À ces talents arabes, s'ajoutèrent ceux d'Ibn Sina, al-Hassan Ibn Haytham et le célèbre physicien Jabir Ibn Hayyan, «père de la chimie» aux yeux des Européens. Les arts et les idées connurent également une révolution. Des poètes chantèrent le vin et les femmes. Des philosophes lurent Platon et Socrate. Et dans ce bouillonnement intellectuel et culturel, le savant Al-Kindi écrivit : «Nous ne devons pas avoir honte d'admirer la vérité et de l'accueillir, d'où qu'elle vienne, même si elle nous vient de générations antérieures et de peuples étrangers. La vérité n'est jamais indigne; elle ne diminue jamais qui la dit, ni qui la reçoit. Au contraire, la vérité ennoblit.» Bagdad prospéra en ces temps-là,
étant rompue au commerce. Ses marchands entretinrent des relations
avec le monde entier, comme le rappelle le conte de Sindbad le
marin. |